Hakan NESSER, Un été avec Kim Novak

Paru en septembre 2015 aux Éditions Points

Kim Novak est une actrice américaine célèbre dans les années 60, de son vrai nom Marylin Pauline Novak mais le prénom Marylin était déjà pris par une autre actrice… Kim Novak, un mythe réactualisé par Hakan Nesser.

Hakan Nesser, né en 1950 en Suède, est l’un de ces nombreux écrivains nordiques qui ont enrichis le rayon « polar » depuis pas mal d’années. Il est extrêmement célèbre en Scandinavie et a écrit de nombreux ouvrages traduits dans le monde entier. Le roman policier a maintenant de multiples facettes et on est là plutôt dans un roman d’initiation avec le côté exotique de la Suède mais il y a bien un meurtre à élucider… Classer par genre devient de plus en plus difficile mais policier ou autre, le principal est que ce soit un bon roman.

J’ai trouvé ce texte vraiment intéressant, bien écrit et plaisant à lire. Notamment par le choix de l’auteur de faire raconter l’histoire par un garçon de 14 ans. C’est un récit initiatique qui raconte comment un été a conditionné toute la vie de ce garçon.

On est dans les années soixante en Suède… J’aime bien la première phrase du texte, amorce, « phrase-seuil » ou encore « incipit », ouvrant tout grand la porte à l’imaginaire. « L’histoire que je vais vous raconter est celle de la Catastrophe. Mais pas seulement. » Simple mais efficace pour donner envie de savoir quelle est cette catastrophe !

Erik, le jeune ado narrateur est confronté à la maladie de sa mère qui est hospitalisée mais ce n’est pas cela la Catastrophe…

Les pages entre Erik et son père sont fabuleuses de drôlerie, et de précision sur les regards au combien différents entre le garçon de 14 ans et son père confronté à la maladie de sa femme, mourante à l’hôpital. Le père d’Erik tout comme la mère de son copain Benny s’exprime beaucoup par des phrases toutes faites et le jeune garçon s’en amuse.  « -Eh oui ! Qui vivra verra, a-t-elle fait.

C’est à cette époque que j’ai commencé à comprendre que c’était la manière dont les adultes s’exprimaient. Mon père n’était pas le seul. Il fallait utiliser ce genre de formules pour montrer qu’on avait acquis une certaine maturité. »

Le regard que porte Erik sur son entourage est très drôle : « Bien que j’aie un pied dans le monde des adultes, je trouvais toujours étonnant que les gens qui n’avaient rien à dire n’arrivent pas à se taire. » Pas mal ! Et des comme ça il y en a plein le récit.

Erik et son copain Edmund vont devoir passer les vacances ensemble dans la maison secondaire de Tibériade près d’un lac avec Henri, le grand frère d’Erik, dont la nouvelle copine est Eva Kaludis (c’est la Kim Novak des ados, ils l’ont eu comme prof remplaçante et en étaient  amoureux fous, ils la retrouvent dans le lit d’Henri, le grand frère). Eva est au cœur du meurtre puisque son fiancé, Berra Albertsson, sportif violent et possessif, a été assassiné juste à côté de la maison du lac ou séjournent les trois garçons. « Elle était trop belle, tout simplement. On aurait dit une déesse, ou une Kim Novak. Tous ceux qui l’ont vue ce soir-là se sont rendu compte qu’il ne faut pas voler trop près du Soleil. »

J’ai beaucoup aimé le côté aventure de jeunesse car cela permet à chacun de se replonger dans son enfance et ses rêves d’alors. Un écrivain suédois vraiment à sa meilleure forme dans ce roman, que ce soit au niveau scénario, écriture, personnages, humour en prime et dénouement bien amené et crédible. Les dernières pages sont hallucinantes d’inventivité mais là on ne peut pas en dévoiler plus. Il faut lire. Du grand art ! Un bon bouquin pour les vacances.

Notes avis bibliofeel juin 2019, Hakan Nesser, Un été avec Kim Novak

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