Le livre de poche, édition 05, octobre 2016

Après avoir lu « Sur un mauvais adieu », et découvert ce grand écrivain qu’est Michael Connelly, retour sur un roman des débuts, il s’agit du 3e livre de l’auteur, sorti en 1994.
À cette époque Michael Connelly est journaliste et couvre des procès. Il y puise la matière pour ce roman qui se passe en grande partie au tribunal. Ce sont d’ailleurs les plus belles pages du livre, avec une étude de caractère des différents participants très intéressante.
Il explique dans une courte mais intéressante préface qu’il a écrit ce 3ème livre dans des circonstances particulières. Son éditeur le pressait et il avait du mal à faire avancer la série car il ne savait pas où emmener l’inspecteur de Los Angeles, Harry Bosch, héros des 2 premiers tomes. Voici ce qu’il dit : « Jusqu’au jour où j’eus de la chance. Un matin, mon rédacteur en chef me fit venir au bureau et m’informa qu’il m’assignait une nouvelle tâche. Il allait me faire lâcher la chronique policière à laquelle je travaillais depuis six ans pour me faire couvrir, et à plein temps, un seul et unique procès qui, très important pour le public, l’était donc aussi pour le Los Angeles Times. Il s’agissait d’un procès au civil où toute une brigade d’officiers du Los Angeles Police Department était poursuivie pour avoir abattu à tort trois individus qui avaient détroussé des gens dans un McDonald’s un an plus tôt. » Il y alla donc et c’est dans le prétoire du tribunal fédéral que naquit ce livre. « Brusquement, ce qui en moi séparait le journaliste de l’écrivain disparut. J’avais à présent deux raisons de me rendre chaque jour au tribunal : rédiger le compte rendu des audiences pour le journal et m’imprégner de ce que je voyais pour en nourrir immédiatement mon roman. » Voici comment un roman policier peut sonner juste !
Harry Bosch est jugé pour avoir abattu Norman Church, convaincu qu’il s’agissait d’un tueur en série. Mais un nouveau meurtre selon un protocole semblable a lieu peu de temps avant l’ouverture du procès, alors que 4 ans ont passé depuis l’élimination de Church. En plus Bosch a agi hors des règles prescrites et se trouve en position difficile face à Money Chandler, avocate particulièrement efficace de la veuve de Church. En plus son avocat, nommé Belk, est loin de le rassurer car n’arrivant pas à la cheville de l’avocat de l’accusation.
On croise ici un psychologue, des policiers corrompus, un journaliste rôdant autour de la police afin de récolter les informations… Et puis il y a Sylvia, dont Harry a fait la connaissance depuis quelque temps et tout cela n’est pas sans conséquence sur leur relation en construction…
C’est bien construit et il est vite difficile de résister à l’envie de connaître la suite.
La violence est partout. La police est souvent débordée par l’ampleur de la tâche. L’espoir semble plus résider dans des volontés individuelles que collectives, tellement la corruption, l’argent, le besoin de pouvoir sont présents…
De bons sentiments apparaissent de temps à autre, et cela me plaît bien, par exemple concernant les minorités plus exposées que d’autres à la violence ou encore par rapport à la peine de mort… Mais c’est du polar pur jus et plutôt excellent ! J’ai adoré jusqu’à la dernière page.
Notes avis bibliofeel septembre 2019, Michael Connelly, La Blonde en béton
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